23 mars 2020

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A Douala, Jacquyne l’hébergerait avant qu’il prenne son vol pour Zurich. Elle l’accueillait toujours avec bonheur. D’origine bretonne, la quarantaine, divorcé de Jean-Jacques Jerlin, dit J3. Celui-ci de son était primeur à Plougastel-daoulas près de Brest dans le Finistère, s’était retrouvé seul du jour au lendemain. Jacquyne avait fuit les fraises, le mari, ses parents, ses amis, sa commune en suivant un camerounais d’une décennie plus jeune qu’elle. Fils aîné d’un chef de village qui arpentait les allées du

marché de la commune, démarchant des statuettes, des grigris de son pays. Quand ils se rencontrèrent ce fut le coup de foudre. Du moins c’est ce que Jacquyne avait confié à Jean-Bernard. Les amants vivaient avec d’autres compatriotes dans une ferme du Morbihan, qu’ils louaient bon marché. Puis un jour leur intimité au sein de la communauté étant devenue un point de discorde avec ses coreligionnaires et associés, elle poussa Yamyané à revenir dans son pays natal. Il s’était laissé convaincre et ils avaient rejoint la case de ses parents  dans le nord, dans la vallée du Diamaré au sud du massif montagneux du Mandara. La tribu les avait pris sous son aile et avait pour la circonstance fait construire une case pour la jolie blonde du futur chef de village. Leur vie s’écoulait au rythme des crues et des décrues du Logone et du Chari. Et puis un jour, Jacquyne lassée d’être la cinquième roue du carrosse, était une nouvelle fois partie.Elle avait suivi un missionnaire blanc, le père Mathurin, médecin belge, pour se réfugier dans la capitale du Cameroun, Yaoundé. Puis elle tenta sa chance à Douala.