22 mars 2020

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Chapitre – 6

1992

Jeudi 12 mars

Jean-Bernard Géraud arriva à sept heures par le vol direct SR105 à Zurich en provenance de Douala au Cameroun.

 Ce pays sur l’estuaire du Wouri, entre la côte de l’océan Atlantique et le Tchad au nord, occupé par les Allemands en 1884, fut augmenté en 1911 de deux pointes lui permettant d’atteindre l’Oubangui, aujourd’hui République Centrafrique et le Congo cédé par la France en échange de sa liberté d’action au Maroc. Occupé par les alliés (1914-1916) le Cameroun fut partagé entre le mandat français et à l’ouest un mandat britannique. En 1961, le territoire qui correspond à la partie sud de ce dernier a demandé par référendum son attachement avec le territoire oriental, qui jusqu’en 1960 était  demeuré sous la tutelle de la France.

Jean-Bernard était parti de São Tomé et Principe en faisant escale à San Antonio sur l’île de Principe qu’un avion de type twin, des transports aériens intérieur effectuait quatre fois par semaine. Aussitôt le pied sur le tarmac de l’aéroport de fortune de l’île, il s’était empressé de rejoindre le port, avec comme bagage, une valise, une housse à vêtements et un sac de marin. Jacquyne l’attendait sur une goélette, skippé par Matthys un costamoricain qui portait toujours à son cou la dernière douille de cartouche qu’il avait eu à tirer en tant qu’ancien légionnaire. Elle officiait dans le golfe de Guinée comme charter touristique au départ de Douala. Huit jours auparavant, Jean-Bernard avait été averti que le navire de plaisance ferait escale à San Antonio avant de rejoindre les côtes camerounaises.