11 juillet 2019

Journée Mondiale de la population

« Chaque femme et chaque fille est un être humain unique et précieux qui a droit à jouir de chances égales et des droits de la personne universellement reconnus, où qu’elle soit née et où qu’elle vive. Le moment est venu de redoubler d’efforts pour placer l’égalité entre les sexes au sommet de l’agenda international de la paix et du développement. »

suite

Il avait fait la connaissance de Raoul en 1968. C’était après les grèves de mai et juin. Une fin de soirée, alors qu’Elayna et Jean-Bernard sortaient d’un restaurant

au coeur des halles, dont les tables retiennent encore

le souvenir de figures politiques et personnalités internationales du monde des Arts, des Lettres, du Spectacle et de la Mode, il s’était précipité pour les aider à ouvrir la portière de leur véhicule. Il tendait la main pour une aumône. Il avait vingt deux ans et travaillait, disait-il, en effectuant des petits boulots, non pas pour payer ses études, mais pour vivre.  Il s’était rebellé. Son père militaire de carrière voulait qu’il suive le même chemin, ce qu’avait fait son frère aîné. Il n’avait pas rempilé après avoir passé dix huit mois chez les fusiliers marins à Lorient. L’attrait de la capitale lui avait donné des ailes. Mais c’était la galère.

Jean-Bernard fut frappé par son aspect physique. Il était correctement vêtu, pantalon, veste dépareillé, chemise cravate et chaussures cirées. Sur le moment Jean-Bernard pensa que c’était un membre du personnel de la brasserie, mais l’homme la main tendue, insistait pour une pièce de monnaie. Jean-Bernard lui demanda.

  • Vous avez votre permis de conduire ?
  • Oui, répondit de garçon pas tellement intimidé.
  • Vous n’êtes pas en état d’ébriété ?
  • Non Monsieur.
  • Eh bien si vous le voulez, je vous donne cinquante francs si nous nous ramenez à bon port avec la voiture.

Elayna et Jean-Bernard avaient bien arrosé leur repas et ne se sentaient pas en état de conduire. Le jeune homme tombait à pic. Il lui jeta les clés de la Citroën DS 19 par-dessus le toit, qu’il saisit au vol. Puis comme un chauffeur de maître, il débloqua la portière arrière gauche et invita Elayna à s’asseoir.