Et puis on était au mois de juillet et ils avaient entendu dire qu’elles n’étaient pas aussi digestives pendant la période de leur reproduction, de mai à août. Le Canadien Antony, un homme de forte stature taillé à coup de tronçonneuse, pris sa liasse de billets et d’un geste désordonné déposa sur la table quatre billets, mais brusquement se ravisa. Il les repris et les compta un à un. Il en recensa cinq. Il voulut extraire le billet qui s’état glissé malencontreusement, mais sentit tous les yeux de l’assistance se braquer sur lui. Il capitula et se servit les cinq huîtres et reçu les cinq cartes fatidiques de la main de son homologue Anglais. Maintenant c’était le tour de l’ambassadeur de France. Jean, toujours égal à lui-même, d’une distinction et d’un savoir vivre qu’il cultivait admirablement, se leva et ajouta la dernière mise en cours tandis que sa femme, mettait les cinq mille dobras au milieu de la table en même temps que le Canadien distribuait les cartes. Bérényce, amusée par la tournure du début du repas semblait vouloir y participer. Mais de graves ennuis intestinaux la rendaient prudente, malgré

son origine. Native de Brouage, village fortifié de la Charente-Maritime, à quelques décamètres des parcs ostréicoles. Elle avait trop abusé de ce qu’elle appelait pendant toute son adolescence, sa collation.

Vint le tour d’une jolie fille métissée aux formes enviables. Inalya, qui fit une moue. Elle devait au moins couvrir la dernière enchère, quitte à ne pas les ingurgiter par la suite. Elle se tourna vers l’ambassadeur et demanda si exceptionnellement elle pouvait s’abstenir de se servir des cinq huîtres, car pour elle c’était déjà un baptême. Elle se demandait si elle aimerait cela, mais qu’elle mettrait sur la table les dobras correspondant, sans même recevoir les cartes dévolues.  Elle dit d’une petite voix.

• Je passe.