Le chinois, trouva le procédé peu orthodoxe, bien qu’il n’eût rien dit pour Jayne, l’américaine, et devisa.

• L’intention vaut le fait, et devant tant de beauté je m’incline.

L’assemblée suivit.

Éric ne chercha pas à surévaluer son appétit et se contenta de suivre en prenant les cinq huîtres qui lui revenaient. Il se délesta de cinq milles dobras et reçut les cartes de sa voisine Sud-Africaine. João, le ministre des Finances de São-Tomé, voulut imiter la déléguée du Cap, mais un tonnerre de protestation envahit la salle. Pourtant il entreprit contre vents et marées, un réquisitoire d’excuse, expliquant que son pays n’avait jamais importé un tel produit de la mer et qu’il se contenterait de celle de son assiette. Devant ces propos, il fut autorisé à mettre seulement la main au portefeuille. Isalyna et Avelyno, les Portugais et Ynès et Luis, les Espagnols se servirent des cinq huîtres et payèrent leurs dus sans broncher.

On était revenu au représentant du pays de la Cité Interdite qui déclara :

• Chères amies, chers amis, avant que nous jetions notre dévolu sur ce qu’il y a de plus aphrodisiaque au royaume d’Amphitrite, je rappelle que ce plat demande à être nu.

Et c’est sans état d’âme qu’il se servit des cinq huîtres pour suivre et de deux autres huîtres, reçu les sept cartes et mis au pot sept billets de mille dobras. Voyant les yeux fixés de ses collègues le plat retenant encore quelques coquilles il proposa.

• Il reste onze huîtres, qui veut en acquérir pour égaler la dernière surenchère encours ?

Yi Ze, ayant été la première à jouer, n’avait acquis que deux huîtres. Elle en prit cinq supplémentaires et reçut les

cartes correspondantes qui vinrent compléter les quatre déjà acquises.  Vassyli, le Russe en demanda trois, Clayton, l’américain, deux et chacun fut gratifié de cartes en même temps qu’ils déposaient leurs oboles.