6 mai 2020

suite

Lentement il marchait vers son destin. Il avait devant lui plus de cinq heures et il avait décidé de se rendre au Palais de Justice en flânant une dernière fois le long des quais. Su celui du quai de la Mégisserie, il se rassura. Les animaux exposés à la vente lui faisaient la fête à son

passage et les fleurs exposées plus loin embaumaient la journée.  Il s’arrêta un instant sur le Pont Neuf regarder la Seine couler, là où Léo Carax scénariste et réalisateur du film « Les amants du Pont Neuf » admirablement interprétée par une Juliette Binoche, tellement délicieuse. Mais la triste réalité de cette matinée brumeuse revint au galop quand son regard distingua les toits d’ardoises du Palais de Justice abritant la Sainte Chapelle. Il poussa sa lente randonnée par le quai des Grands Saints Augustins jusqu’au boulevard Saint Michel. Il était maintenant midi, et un petit creux à l’estomac lui intima qu’il fallait prendre des forces pour l’après midi. Il s’engagea dans une des petites rues aux innombrables restaurants plus avenants les uns des autres. Immanquable, un bonimenteur racolait la clientèle de touristes, vantant les mérites de la cuisine dispensée et incitait le client à s’attabler avec un apéritif offert exceptionnellement. Jean-Bernard se laissa convaincre par les dithyrambes d’un rabatteur rue de la Harpe, pour un couscous, le meilleur de la place de Paris,

prônait-il.  Etant seul, on le casa au fond de la salle près des cuisines. Il eut droit à l’apéritif maison qu’il ne sut pas définir. Il commanda un couscous royal avec une demi bouteille de Sidi Brahim.