5 avril 2020

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Il était vingt heures. Jean-Bernard frappa trois coups

secs à la porte d’Elayna, avenue des Ternes dans le 17°arrondissements. Avec ses premiers cachets de mannequin elle était devenue propriétaire d’un deux pièces dans cet immeuble cossu. Puis quelques années plus tard elle avait profité d’un bon prix du cinq pièces de son voisin de palier, un avocat compromis dans une affaire de racket.

Elle était anxieuse, bien que Jean-Bernard l’avait rassurée par téléphone dès qu’il était sorti de la gendarmerie. Ils ne s’étaient pas vus depuis les fêtes de fin d’années où Elayna était venus le rejoindre à São Tomé. Ils tombèrent dans les bras de l’un de l’autre et s’embrassèrent longuement.

• Tu as bien été long ?
• J’ai été retenu par un accident sur l’autoroute.
• Nous allons au restaurant, dit Elayna, tu n’as rien contre ?
• Au contraire, mais rien que nous deux.
• Si tu veux, je prends une douche, ensuite on parlera. J’ai beaucoup de choses à te raconter.
• J’en profite pour donner un coup de téléphone à Adelyne.
• Elle n’est pas là ?
• Non, elle est à Toulouse.
• A la ville rose, le Capitole, dit Jean-Bernard nostalgique.

• Nous avons quelques soucis avec le magasin. La directrice nous quitte et en attendant qu’elle soit remplacée, elle assure l’intérim.
• Vous avez passé des annonces ?
• Oui, mais sans grand résultat.
• As-tu pensé faire jouer la promotion intérieure ?
• Tu crois ?
• Oui, parmi les secondes des autres magasins en France, il doit bien en avoir une que cela intéresserait de venir à Toulouse. Et en plus tu y gagneras.
• Comment cela ?
• Tes directrices sont payées combien ?
• Quinze mille francs mensuel brut, plus un pourcentage sur le chiffre d’affaires.
• Et la seconde ?
• Neuf mille brut.
• Très bien. Pour la seconde qui acceptera, tu lui offres douze mille bruts avec évidemment le pourcentage sur le chiffre d’affaires et à la seconde que tu recruteras, tu lui offres quand même les neuf mille francs. Tu vois tu y gagne.
• Je vais en parler à Adelyne.