24 novembre 2019

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Muryelle posa le plateau sur la table basse et interrogea.

• Comment cela a pu lui arriver ?
• Le médecin penche pour un surmenage accentué par un manque de sommeil.
• Alors ce n’est pas grave. Il va reprendre du poil de la bête rapidement. Tu n’as pas à t’inquiéter mamie, crois moi, rassura Muryelle. Veux tu que je vienne coucher ici après mon numéro ?
• Non, ce n’est pas la peine. Demain passe me prendre avant neuf heures pour aller à l’hôpital.
• D’accord.

Muryelle embrassa  sa grand-mère et elle la laissa avec sur le visage une profonde expression de découragement.

Elayna se laissa aller de tout son corps et ne put s’empêcher de repenser à cette croisière au fil du Nil qui s’était terminée par un bain de sang. Ils avaient échappés tous les deux à la mort.

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C’était en 1997, en novembre, Adelyne les avaient conduit à Roissy Paris Charles de Gaulle pour un vol Air France qui les déposerait au Caire en Egypte. Contrairement à leur habitude, ils avaient choisi leur destination à la dernière minute. Ils s’étaient décidés à partir. Professionnellement Jean-Bernard avait passé plusieurs mauvais mois, les commandes ne se bousculaient pas aux portillons et Elayna voulait changer d’air. La France avait été en campagne électorale, le président de la République Jacques Chirac avait dissous l’Assemblée Nationale le 21 avril. Alors dès l’annonce de la dissolution notre pays marchait au ralenti. C’est à croire que les nouveaux députés seraient des messies, alors qu’une fois le verdict sorti des urnes, rien ne changerait et les affaires repartiraient avec un arriéré qui ne se rattrape pas. Et cela dure depuis le premier choc pétrolier de 1974.

A la gare du Caire, le train qui les transporta directement à Louxor ne partait qu’en fin de journée. Le trajet durerait neuf heures. Ils avaient réservé un compartiment à deux couchettes en wagons-lits pullman. Dès que le train s’ébranla et s’être refait une beauté, ils allèrent dîner.