5 octobre 2019

suite

Il marcha malencontreusement sur la robe d’un couple en rupture de rythme. Il s’excusa d’un sourire qui le déséquilibra à son tour. Alors qu’ils avaient l’impression de dindailler, un autre couple visiblement mécontent de leur  action les dévisagea. Elayna, mieux placée, surpris une mimique désobligeante de la danseuse. Ne l’entendant pas de la sorte Jean-Bernard comprit ce que Elayna d’un signe des yeux lui indiquait. Au prochain tour de piste, il avait bien l’intention de fixer cette cavalière irascible d’un regard qui exprimerait toute son affliction. Glissant au rythme de la valse, ils approchèrent du couple. D’un mouvement Jean-Bernard se trouva face à une crinière rougeâtre échevelée qui flottait dans le tourbillon, comme une toupie. Il chercha à croiser les yeux de la dame, mais n’y parvient pas, sa trajectoire l’emmenait à contrecoeur à une dizaine de pas du couple. L’orchestre achevait sa partition et entamait dans la foulée d’une nouvelle valse de Johann Strauss. Sans perdre la mesure, Jean-Bernard et Elayna s’élancèrent vers le milieu de la piste, bravant les émules d’une allégorie du19°siècle. Ils étaient plus de sept mille participants à avoir eu l’honneur de monter l’immense escalier d’honneur en marbre surhaussé des sept statues de Joseph Gasser, avant de pénétrer dans l’immense salle. Il avait beau à scruter la piste de toutes les faces, qu’il ne trouva pas ce qu’il cherchait. Un peu essoufflé, il proposa à Elayna de se rendre au salon de thé. Elle en profita pour aller se refaire une beauté, tandis que Jean-Bernard se faisait servir deux coupes de champagne. Adossé à un pilier de loge, il entreprit de visualiser à nouveau la piste. Aucune silhouette connue. Il continua à

                                  porter son regard vers  le premier balcon, puis le deuxième jusqu’au quatrième.