22 octobre 2019
suite
Sur les trois écrans apparut simultanément Juliette Gréco flânant dans Saint Germain des Prés. On reconnut d’abord la fontaine Saint Michel entourée de sa horde habituelle d’étudiants, puis un panorama des hauts lieux du jazz sur la musique de Petite fleur de Sydney Bechet.
Assis à la terrasse de la Coupole, Léo Ferré se leva et se dirigea vers elle et débuta,
« T’es tout’nue
Sous ton pull
Y’a la rue
Qu’est maboul’
Jolie môme
T’as ton cœur
A ton cou
Et l’bonheur
Par en d’ssous
Jolie môme »
L’effet magique des lumières et de la mise en scène amalgamait les images qui s’estompaient à la réalité, laissant place à un Léo Ferré plus vrai que nature. Les cheveux hirsutes, poivre et sel, jouaient avec le souffle d’un vent projeté par un ventilateur. Isydora s’appliquait à articuler les paroles de la chanson et mimait chaque phrase par des gestes harmonieux qui ne laissaient aucun doute sur leurs significations. Elle termina par,
« T’es qu’une feuille
De l’automne
Qu’on effeuill’
Monoton’
T’es qu’un’joie
En allée
Viens chez moi
Pour r’trouve
Jolie môme
T’es tout nue
Sous ton pull
Y’a la rue
Qu’est maboul’
Jolie môme »