21 octobre 2019

suite

. L’homme parodié,  était reconnaissable.

          

Marlon Brando, dans un de ses plus célèbres rôles de composition, était vêtu d’un costume d’alpaga noir sur une chemise blanche au col empesé retenant un nœud papillon de soie noir. Abordant la dernière mesure du texte et de la musique, Isydora, tournant le dos au public, d’un geste calculé, retira le masque de Brando, tira sur une ficelle qui maintenait l’ensemble des vêtements et dans un éclair, alors que débutait Strangers in the night, la silhouette de Franck Sinatra apparut chantant de sa voix chaude, accompagné par une ovation spontanée du public. Encore une fois le masque, le maquillage, le costume, l’embonpoint de Sinatra dans ses dernières années ne laissait supposer que l’artiste hors de scène mesurait un mètre soixante dix sept et pesait à peine cinquante kilos. Le public émerveillé suivait toujours en rythme l’évocation de cet immense artiste qui remémora à Elayna un souvenir impérissable.

Elle l’avait rencontré à Londres au cours d’un cocktail. Il s’était avancé vers elle et lui fit un compliment sur sa tenue vestimentaire. Elle portait le célèbre smoking féminin crée en 1966 par Yves Saint Laurent, et était la seule femme, lors de la présentation à la reine d’Angleterre, parée autrement que d’une robe de soirée.

Elle eut une larme qui diamantait la prunelle de ses yeux.

Franck Sinatra termina son mini récital et disparut des écrans alors que sur la scène, Muryelle passait d’un écran à l’autre pour réapparaître.