Ils passèrent sans grande conviction dans le bureau du leader politique. Celui-ci était meublé du même acabit que le reste de la maison. Une table que l’on pouvait confondre avec celle d’un maître d’école sous Jules Grévy, servait de bureau. Une bibliothèque en noyer regroupait l’œuvre complète des mémoires ainsi que tous les écrits sur le Général de Gaulle, et d’un cosy d’une place disposé dans un coin de la pièce.

Ils examinèrent absolument tout. Rien ne transpirait. Choux blancs sur toute la ligne.

XXX

Fleury n’arrivait pas à joindre Jacques Langa au numéro de téléphone que lui avait communiqué le bras droit de Jean Prat. Il lui avait donné deux numéros. Le premier qui ne répondait pas, était celui de son cabinet parisien. Normal se dit le lieutenant. Même si l’avocat était reparti à deux heures du matin de la Vendée pour la capitale, même s’il était arrivé à destination, on était samedi, donc bureau fermé. Le deuxième numéro était un portable, mais il était bloqué sur la messagerie. Il laissa un message, puis alla frapper à la porte de son patron.

– Je n’arrive pas à avoir Langa. J’ai laissé je ne sais plus combien de messages sur son portable.

– Assieds-toi Hercule. En principe quand tu coupes ton portable et dès que tu le connectes la messagerie se rappelle à ton bon souvenir.

– Cela fait maintenant presque trois heures qu’il ne l’a pas touché. Tu trouves cela normal ?

– Non, mais on est samedi, alors …

– Possible. Et s’il était toujours dans les parages ?

– Possible. Tu prends Bétha avec toi et vous faites le tour de tous les hôtels. Tous les hôtels du centre-ville, y compris ceux des centres commerciaux Tempo et Paul Bosquet, d’accord ?

– Bétha peut y aller seul ?

– Si tu veux.

– Et s’il avait été enlevé avec votre beauf ?

– Ne parle pas de malheur, ce serait le bouquet. On aurait quatre personnes disparues sur les bras.