3 juin 2021

A deux ou trois jours d’intervalles, pas moins de dix-neuf personnes s’étaient retrouvées alitées à l’hôpital Dʳ Ayres Menezes, qui avait été réquisitionné. Etaient alités, Monsieur et Madame l’ambassadeur des Etats-Unis, Monsieur et Madame l’ambassadeur de Chine, Monsieur et Madame l’ambassadeur de Grande Bretagne, Monsieur et Madame l’ambassadeur du Portugal, Monsieur l’ambassadeur du Canada, Monsieur et Madame l’ambassadeur de Russie, le premier secrétaire de l’ambassade de Cuba, le ministre des finances de la République démocratique de São Tomé et Principe, Monsieur et Madame l’ambassadeur de la péninsule ibérique, Monsieur et Madame l’ambassadeur de France et Éric Surgères.

Le médecin chef de l’hôpital ne possédait pas le minimum de conditions indispensables pour des soins efficaces. Il ne savait pas où donner le la tête. Les Américains avaient mis

dans une chambre isolée leur ambassadeur et dames des autres délégations et surtout ils avaient demandé au premier ministre de l’île d’isoler Éric. Il leur fallait au moins avoir sous la main un bouc- émissaire, et officieusement il le soupçonnait de préparer une action terroriste dont l’aboutissement était la mort préméditée de l’ambassadeur des Etats-Unis : la plus grande puissance du monde, avait la situation en main. Il gardait néanmoins un œil discret sur l’ambassadeur de Russie.

• Mais pour quel mobile ? jurait le premier secrétaire de l’ambassade de São-Tomé qui défendait bec et ongles son compatriote.

Seule la déléguée aux affaires commerciales de l’Afrique du Sud, avait échappé à l’hécatombe du dîner offert huit jours auparavant, par la femme du représentant légal de la France à l’occasion du 199° anniversaire de la Révolution française.