13 octobre 2020

Nous sommes le vendredi 13 octobre 1307.

 Ce matin, dès l’aube, toutes les polices et les gens d’armes de France et de Navarre, ont investi près de trois mille demeures sur l’ensemble du territoire, pour en arrêter tous les occupants.

Jaloux de leur puissance et de leur richesse, inquiet de leur pouvoir auprès du pape, ou bien mal informé par une campagne délétère, le roi de France, Philippe IV Le Bel, fait arrêter tous les Templiers du royaume, pour apostasie et mauvaises mœurs.

Le 13 octobre devait être pour Fatima la journée décisive. C’est pour ce jour, en effet, que la céleste Dame avait promis : 1° de dire qui elle était et ce qu’elle voulait; 2° de faire un miracle pour que tout le monde croie à ses apparitions. Ces prédictions étaient maintenant connues dans tout

Pris au jeu de sa rêverie, son esprit divaguait. Il dansait une valse en queue de pie, chemise plastronnée, nœud papillon et gants blancs, avec sa tendre et douce cavalière Elayna. Elle portait un diadème sur une chevelure relevée. Ils évoluaient majestueusement, marquant nettement le premier temps, souvent comparé à la montée d’un vaste escalier d’un palais de rêve, de cette danse à trois temps, chantant les charmes de Vienne où l’on se plait à imaginer

             

la vie sans soucis. Virevoltant avec grâce, ils effleuraient intentionnellement de leurs mouvements, les robes longues des danseuses aux bijoux scintillants et tenant à la main un petit bouquet de roses. Il marcha malencontreusement sur la robe d’un couple en rupture de rythme. Il s’excusa d’un sourire qui le déséquilibra à son tour. Alors qu’ils avaient l’impression de dindailler, un autre couple visiblement mécontent de leur action les dévisagea. Elayna, mieux placée, surpris une mimique désobligeante de la danseuse. Ne l’entendant pas de la sorte Jean-Bernard comprit ce que Elayna d’un signe des yeux lui indiquait. Au prochain tour de piste, il avait bien l’intention de fixer cette cavalière irascible d’un regard qui exprimerait toute son affliction. Glissant au rythme de la valse, ils approchèrent du couple. D’un mouvement Jean-Bernard se trouva face à une crinière rougeâtre échevelée qui flottait dans le tourbillon, comme une toupie. Il chercha à croiser les yeux de la dame, mais n’y parvient pas, sa trajectoire l’emmenait à contrecoeur à une dizaine de pas du couple. L’orchestre achevait sa partition et entamait dans la foulée d’une nouvelle valse de Johann Strauss. Sans perdre la mesure, Jean-Bernard et Elayna s’élancèrent vers le milieu de la piste, bravant les émules d’une allégorie du19°siècle. Ils étaient plus de sept mille participants à avoir eu l’honneur de monter l’immense escalier d’honneur en marbre surhaussé des sept statues de Joseph Gasser, avant de pénétrer dans l’immense salle. Il avait beau à scruter la piste de toutes les faces, qu’il ne trouva pas ce qu’il cherchait. Un peu essoufflé, il proposa à Elayna de se rendre au salon de thé.

Elle en profita pour aller se refaire une beauté, tandis que Jean-Bernard se faisait servir deux coupes de champagne. Adossé à un pilier de loge, il entreprit de visualiser à nouveau la piste. Aucune silhouette connue. Il continua à

                                 

porter son regard vers  le premier balcon, puis le deuxième jusqu’au quatrième.