19 Août 2020

Ils commandèrent deux cafés et allèrent s’asseoir dans un coin de la salle, face à la porte vitrée de l’entrée de la cafétéria. Jean-Bernard y tournait le dos.

• Racontez-moi ce qu’il vous arrive, avait-elle demandé sans perdre un instant.

Jean-Bernard lui conta dans les moindres détails, son entrevue avec Madame Quia, en appuyant sur certaines phrases qu’il considérait comme importantes. Il attendait sa réaction, son point de vue.

Elle réfléchissait, puis questionna.

• Madame le juge a-t-elle motivé au cours de l’entretien ses intentions.
• Comme je viens de vous le dire.

Jean-Bernard fut un instant envahi par la crainte d’avoir été trop long dans son discours et de ne pas avoir été écouté. Il continua.

• La seule chose qui l’intéressait était de savoir comment elle pouvait augmenter mon remboursement mensuel. Surtout après… Vous savez qu’elle était persuadée que j’étais propriétaire de la maison qu’elle avait dénichée !
• Je ne comprends pas, dit l’avocate perplexe.

Une serveuse apporta les deux cafés. Elle toisa sans

vergogne Maître Jacque qui régla les consommations avec une pièce de dix francs. Elle remercia d’un ton et d’un air qui en disait long sur la générosité de l’avocate.

Encore un pourboire qui lui échappait devait-elle penser.

• Si vous aviez été réellement propriétaire de cette maison, poursuivit Maître Jacque, elle aurait pu vous contraindre de la vendre.
• Je ne vois pas pourquoi. J’avais sur vos recommandations, Maître, traité le montant du remboursement mensuel avec l’huissier chargé du recouvrement. Celui-ci en avait référé à ses clients et nous étions tous tombés d’accord sur une somme.

C’est exact. Hier en rentrant à mon cabinet, j’ai consulté votre dossier. Il y avait les copies de ce que vous venez de dire.