13 avril 2020

Lundi de Pâques

La fête de Pâques se déroulait, depuis le XIe siècle, pendant toute la semaine qui suivait. Cette semaine était fériée. De nos jours, depuis le concordat en France, seul le lundi de Pâques est resté férié.

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Dolorès bougeait sans cesse. Elle passait continuellement dans le dos de Jean-Bernard qu’elle s’appliquait à frôler. A chaque passage elle le griffait à la base de la nuque de ses ongles peints d’un rouge carminé. Elle gesticulait, virevoltait et sa poitrine accompagnait en toute liberté ses                                 gestes désordonnés, laissant de temps en temps un sein s’échapper de la salopette. Faisant mine de s’en apercevoir, elle remontait la bretelle, mais c’est l’autre sein qui se libérait. Jean-Bernard essayait de ne pas trop la fixer. Il détournait les yeux et scrutait la loge qui n’avait absolument pas changé depuis ces longues années.

Dolorès apporta une tasse bien plus grande qu’une tasse

à café. C’était  une tasse à thé richement décorée des couleurs de l’Espagne. Pourvu que son café soit bon, pensa t-il. Pour plus de sécurité au moment où elle commençait à vider de breuvages, il dit.

• Juste une demie tasse Dolorès.

Dolorès s’était placée à sa gauche pour verser le café et elle se penchait plus qu’elle ne pouvait, laissant échapper de la salopette sa poitrine entière. Malicieusement elle dit.

• Buvez tranquillement votre café, je vais me changer. Excusez-moi.

Jean-Bernard ne pouvait rester insensible à la tenue vestimentaire de Dolorès. Il savait combien elle était amoureuse de lui et à toute leur rencontre, elle n’avait jamais hésitée de lui faire du rentre dedans.

Il avait à peine porté la tasse à ses lèvres qu’elle fit une apparition dans une superbe robe de soie jaune aux boutons et parements rouges incrustés des armoiries d’Espagne. Patriote à ce point là, il n’y avait que Dolorès.