5 février 2020

Tradition

Pendant longtemps, le jeudi ou le dimanche gras, un coq était sacrifié dans certaines communes. L’animal était dressé sur un plat hissé en haut d’une perche et conduit ainsi en procession jusqu’à un endroit déterminé. Là, un concours de tir avait lieu, dont le fier gallinacé était l’enjeu. Le vainqueur était alors proclamé roi, il choisissait une reine et tous deux étaient conduits en triomphe au cabaret.

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Jean-Bernard demanda la parole après avoir délicatement saisi du plateau une coquille.

  • Chère amie, se tournant vers la maîtresse de maison, c’est celle qui contient la deuxième perle. A qui voulez-vous la destiner ?
  • Zayi, me feriez-vous l’honneur d’en déguster une supplémentaire ? A voir votre assiette, vous semblez les avoir appréciés. Avez-vous fait un vœu ?
  • Pourquoi ?
  • C’est l’usage chez nous, quand c’est la première fois.

Jean-Bernard présenta le mollusque que la jeune femme ingurgita nature d’un seul trait. Malheureusement la perle ne s’y trouvait pas. C’est Loulyana, la poupée Russe, qui fit la découverte de la deuxième merveille qui  faillit tourner au tragique. Elle s’arrêta de respirer quand  le contact du grain sphérique et concentrique toucha sa glotte. Elle était figée sur sa chaise. Clayton son voisin américain se rendit compte immédiatement de son état et c’est d’une magistrale tape dans le dos qu’il débloqua la situation. La perle jaillit et se réfugia dans le décolleté de Isalyna qui

                       

lâcha un soupir. La tape avait été donnée d’une telle force que la dame de la Fédération de Russie s’affala la tête la première dans son assiette. Elle reçu une partie de l’eau salée des huîtres dans les yeux. Elle hurlait le supplice. N’y voyant plus, elle avait perdu sa lentille droite,  qu’il fallut toute la diplomatie de la France pour qu’elle regagne la table après s’être refaite une beauté.

« Portrait de femmes »