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Le personnel de l’ambassade de France avait avancé une fontaine de dix neuf assiettes d’un diamètre suffisant pour retenir chacune quatre douzaines d’une grosse d’huîtres soit douze douzaines en provenance de Marennes Oléron. Elles avaient été livrées la veille en même temps que la valise diplomatique. Jean-Bernard avait calculé quatre douzaines par convive : juste ce qu’il faut pour bien les apprécier, et avait suggéré que les sept douzaines restantes soient réservées pour le personnel.

Les collègues de l’ambassadeur de France cherchaient leurs places autour d’une table ronde placée au beau milieu de la plus grande salle de réunion. Ils s’essayèrent et admirèrent l’édifice de mollusques.

Trois personnalités avaient un tel dégoût pour ces mollusques lamellibranche que cent quatre vingt douze huîtres resteraient dans les assiettes, y compris celle de la maîtresse de maison qui à la dernière minute ne se sentait pas le cœur à une orgie d’huîtres.

• Que vont-elles devenir ? s’inquiétait Bérényce Bouneault, la femme de l’ambassadeur. Surtout que je viens de subtiliser deux huîtres et j’ai introduit
• deux méléagrines des mers chaudes, cachant deux perles fines

C’est alors que l’ambassadeur de Chine, un petit homme à la silhouette rondelette avec un cou plissé qui cachait le col de sa chemise, des mains grassouillettes et des petits yeux, pas plus gros qu’un pois chiche qui pétillaient d’intelligence, demanda au représentant de la France.