16 janvier 2020

suite

La cloche de l’église sonna sept coups. Muryelle sursauta et réveilla Elayna.  Elle se leva et semblait dans les nuages. Machinalement elle se dirigea vers le  dressing où elle avait l’habitude de sortir des penderies le linge de corps et le costume que Jean-Bernard porterait pour la journée. Elle décrocha de son cintre un vieux complet veston, gilet et pantalon, celui que Jean-Bernard affectionnait le plus et le porta à ses lèvres, puis s’imprégna de sa fragrance et se mit à pleurer.

Muryelle, un grand plateau chargé de deux petit-déj entra.

Elle le déposa sur un  guéridon de service et s’approcha.

• Viens Mamie, cela ne sert à rien, viens prendre ton petit-déj.

Remplie de désespoir, elle jeta le costume en lançant un regard de désapprobation à sa petite fille et dit rageusement les yeux en larmes.

–   Commence sans moi, j’ai fait couler un bain.

Muryelle ramassa le vêtement et le déposa sur le lit. Elle

le reprit pour le ranger dans la penderie du dressing. Dans son action désordonnée  elle le secoua comme pour l’épousseter. Un morceau de papier bleu plié en quatre déborda de la poche poitrine du veston et tomba sur la moquette. Elle fut tentée de le remettre à sa place, mais, sans le déplier, elle se dirigea vers la salle de bain et tendit à sa grand-mère le petit morceau de papier.

• Qu’est ce que c’est ? demanda t-elle.
• Il est tombé du costume. Je voulais le ranger dans la penderie.