19 décembre 2019

suite

J’ai confiance en vous, dit-elle. Je m’appelle Nathalye. En faite mon vrai prénom c’est Ghysèle.  Ghsysèle Germond, mais appelez moi Nathalye comme tout le monde. Et vous ?

C’est un peu compliqué, vous ne trouvez pas, votre histoire de prénom, de nom, de pseudonyme.

Ce n’est rien, si vous saviez comment s’écrit Ghysèle.

Elle épela son prénom, puis avait tendu la main droite, dans l’espoir d’avoir un retour. Jean-Bernard ne répondit pas à l’invitation.

Cela ne vous intéresse pas de savoir pourquoi moi aussi je surveille ces deux garces ?

Elle avait émoustillé sa curiosité, surtout après avoir employé un tel qualificatif. C’est bon, je veux bien vous entendre. Allons boire un verre ensemble et vous me raconterez.

Super. Vous ne serez pas déçu. De toute façon je n’ai plus rien à perdre. Où vas t-on ?

Le moteur du véhicule était toujours en action. Il déboîta

sans signaler son intention, failli être percuté par un taxi qui se manifesta par un long coup de klaxon.  Il stoppa net. Le chauffeur se retourna vers eux pour les houspiller, mais Nathalye lui adressa un magistral  bras d’honneur.

• S’il vous plait, ne faites plus jamais cela, ce n’est pas digne d’une jolie femme.
• C’est des enculés, ils se croient tout permis. Personne ne leur dit jamais rien.

Il déboîta enfin. Ils descendirent en totalité l’avenue Léon Blum, tournèrent à droite du Crédit Agricole pour emprunter le boulevard Jean Jaurès, qui menait aux boules.

• Vous allez vers les boules. Y a un lézard, dit-elle inquiète.
• Non, on va s’arrêter avant, je connais un bar tranquille. Vous connaissez bien les boules?
• Je pense bien, je vous raconterais tout à l’heure.Le bar était plongé dans une douce pénombre, éclairé seulement par quelques spots. Ils s’installèrent à une table en retrait. Jean-Bernard demanda.
  • Qu’est ce que vous voulez boire ?
  • Un thé, dit-elle. Je n’ai pas mangé et si je prends une bière …

  Elle ne finit pas sa phrase. Le patron du bar les salua et

        

  prit la commande d’un café allongé et d’un  thé vert kukicha

  • Vous m’avez dit que vous connaissiez bien les boules, vous habitez là-haut ?
  • Non, mais je connais pour y être souvent allée, dit-elle désabusée.
  • Si vous me racontiez tout au lieu de parler par énigme.
  • C’est bon, j’y vais.

Elle se confia.

• J’ai été condamnée à dix huit mois de prison avec sursis, mais avec douze mois de mise à l’épreuve pour avoir agressé mon petit ami, avec un couteau de cuisine. C’était de la légitime défense. C’est Maître Jacque qui m’a défendue.
• Vous la connaissiez ?

• Oui, je l’avais déjà aperçue dans une soirée particulière, vous voyez ce que je veux dire ?
• Une soirée sado maso, avança Jean-Bernard.
• Vous n’y êtes pas, l’avocate est une femme à femme.