19 octobre 2019

suite

Situé à l’étage, les salons surplombaient la piste Une « l’aquarium ». Un escalier permettait d’y descendre et se s’approcher d’une scène digne des music hall. Muryelle pour les soixante ans de sa grand-mère avait retenu le salon Saint-Pétersbourg, ville prestigieuse de la Russie ancienne. Réplique d’une salle

          

du palais d’hiver des anciens empereurs, les huit colonnes en malachite d’un beau vert vif  en trompe-oeil, les murs, rideaux et dorures donnaient à cette pièce une harmonie de convivialité. Les cadeaux avaient été regroupés dans le salon. Dès que les invités furent servis de champagne MUMM cordon rouge brut et que Elayna eut remercié ses invités, Jean-Bernard avança un transpalette retenant un volumineux paquet enveloppé d’un papier de couleur uni bleu.

 

Elle déchira l’emballage, ouvrit la boite qui contenait une autre boite de couleur blanche ainsi qu’une rose baccara et un mot. Elle lu :

–          Sur mes cahiers d’écolier

Sur mon pupitre et les arbres

Sur le sable, sur la neige

J’écris ton nom.

Et comme les « babas » russes, elle défit un à un les quatre autres paquets toujours enveloppés d’un papier de

couleur vive avec une rose baccara et la suite de la missive.

  • Sur chaque bouffée d’aurore

Sur la mer, sur les bateaux

Sur la montagne démente

J’écris ton nom.

Le dernier paquet finissait le poème de Paul Eluard accompagné de deux roses baccara.

  • Et par le pouvoir d’un mot

Je recommence ma vie

Je suis né pour te connaître

Pour te nommer

Elayna.