31 août 2019

Il est 0h20 le dimanche 31 août 1997. « Vous ne pourrez pas me rattraper« , lance Henri Paul à quelques photographes qui ont compris la ruse et encadrent la voiture sur motos et scooters. La poursuite commence. Place de la Concorde, « M. Paul » brûle un feu et file à quelque 180 km/h vers le tunnel du Pont de l’Alma. Les photographes sont distancés. Mais dès l’entrée du tunnel, Henri Paul perd le contrôle de la voiture, écrase le frein – on relèvera des traces de gomme sur plus de vingt mètres – et percute de plein fouet le treizième pilier du souterrain. L’enquête britannique a établi qu’il roulait dans le tunnel à environ 100 km/h, soit deux fois la vitesse autorisée. Elle a confirmé une collision indirecte avec une Fiat Uno blanche, estimant « très improbable » qu’elle soit retrouvée un jour.

suite

 

Jean-Bernard entra dans le magasin et l’embrassa tendrement sur les deux joues.

  • Comment vas-tu Muryelle, lui demanda t-il ?
  • Un peu fatiguée, dit-elle, mais ça va. J’ai du faire une

    

      représentation inattendue hier soir.

–    Qui avait-il de spécial ?

Ella s’absenta un instant pour servir une cliente visiblement perdue par une fermeture à glissière d’un Jean qui était récalcitrante.

  • Un directeur de tournée de spectacles voulait voir mon numéro.
  • Et alors ?
  • Alors bien. J’avais un trac ! Ce n’est pas la même chose quand on n’entend pas les spectateurs hurler et applaudir. Il n’y avait pas plus d’une douzaine de personnes dans la salle.
  • Ca c’est quand même bien passé ?
  • Il reprendra contact avec moi, début juillet, pour

envisager une tournée dans  les discothèques. C’est ce

qu’il m’a dit.

                         

  • C’est super. C’est la gloire, dit Jean-Bernard ravi pour elle.
  • Je sais c’est vraiment super, mais cela va me causer quand même quelque problème. Ce sera une nouvelle vie et je ne sais pas si j’y suis prête. Et puis il y a le magasin.
  • Ne tant fait donc pas à l’avance, tu verras bien. De toute façon dans l’immédiat cela ne peut être que pour la tournée des fêtes de fin d’année.
  • Tu as certainement raison, dit-elle réconfortée. Et toi, je ne t’ai pas demandé comment tu allais ?
  • Merci tu es gentille. Ca va.

Jean-Bernard la regardait attentivement, presque amoureusement. Il ne voulait pas se l’avouer, mais il était en admiration. Son charme juvénile le remplissait de bonheur et il éprouvait les mêmes sentiments d’un père envers sa fille.

  • Tu as reçu la pochette ?
  • Oui, ce matin comme prévu. Je ne l’ai même pas encore déballée, répondit-elle.

Machinalement Jean-Bernard regarda sa montre. Il lui restait à peine douze minutes pour aller à la cité judiciaire. Il s’excusa de ne pouvoir rester plus longtemps et l’embrassant il dit.

  • Je repasserai dans une heure. Tu me fera voir la pochette et si tu veux on déjeune ensemble. D’accord ?
  • D’accord, je t’attends