9 juillet 2019

suite

A quatorze heures quinze, Raoul stationna sur les emplacements réservés à la direction de l’entreprise. Il avait  délaissé sa voiture de fonction une saxo bleu impérial contre une Xsara blanche à trois portes équipée de toutes les options inimaginables.

  • Monsieur, lança le vieil Albert de sa voix altérée par trop de cigarettes fumées. Vous ne pouvez pas rester

                        

  • ici, il y a des places sur le parking visiteurs. Là, c’est une place réservée.
  • Voyons Albert, c’est moi Raoul.

Surpris, Albert dans son uniforme bleu, s’excusa et après s’être raclé la gorge demanda.

  • Vous avez changé de voiture ?
  • Non, c’est mon véhicule personnel, rétorqua Raoul d’un ton qui laissait percevoir l’agacement.
  • Je me disais aussi, elle n’est pas de la bonne couleur.

Albert retourna vers sa chaise dans sa guérite tout en regardant le Directeur commercial se diriger vers les bureaux de la direction.

Raoul ajusta sa cravate et poussa d’un geste brusque la porte d’entrée à deux battant. Phyloména, l’hôtesse d’accueil, décontenancée par autant de désinvolture inhabituelle, par l’assurance qu’il dégageait, alors que d’ordinaire, effacé, mielleux, il était beaucoup plus soucieux de se faire passer pour le souffre-douleur de Jean-Bernard.