15 mai 2019

Le soleil se cachait derrière les nuages en cette fin de matinée. La météo avait pourtant prévue une journée sans nuages et seulement quelques ondées pour le lendemain, mais une pluie fine avait son apparition et ralentissait le trafic urbain. Il avait fait beau, très beau ces quinze derniers jours et

la pluie sur l’asphalte la rendait glissante et dangereuse. Jean-Bernard avait mis douze minutes de plus pour gagner la propriété.

Dès son arrivée il gagna son bureau, consulta le courrier qu’Elayna avait déposé dans une corbeille et une fois lu, il se dirigea vers la cuisine.

Personne. Elayna n’était pas encore rentée.

Il était dix huit heures trente  quand elle rangea sa

205 GTI noire.

  • Chéri, tu peux venir fermer le garage, j’ai des paquets plein les bras ?

Sans attendre la réponse, elle se dirigea vers la porte donnant sur le couloir distribuant les différentes pièces dont celle de la cuisine. Elle y déposa ses paquets sur la table, et s’est dirigée vers leur chambre pour se changer, après avoir pris une douche réparatrice d’une journée bien remplie.

  • Chéri, as-tu vu Yona quand tu es rentré ?
  • Non, mais elle doit être comme d’habitude couchée sur notre lit.
  • Justement non, dit Elayna soucieuse de ne pas avoir été accueillie par le plus petit chat du monde.

Yona, une Singapura  comme son nom l’indique est originaire de Singapour. Jean-Bernard l’avait offerte à Elayna en revenant d’un séjour dans l’île. Il l’avait sorti clandestinement en 1984. Cette race vit communément dans les rues de la péninsule. Elle venait de naître quand Jean-Bernard la repéra avec sa mère au détour d’une poubelle à proximité de l’aéroport. Il l’avait saisie. Elle était si minuscule que personne, que ce soit la douane ou dans l’avion de la ligne régulière Cathay Pacific, n’avait entendu ou vu la petite chatte enveloppée dans un mouchoir dans la poche de son pantalon. Elle n’avait pas miaulée de tout le voyage. Jean-Bernard lui donnait dans les toilettes, le lait du thé au lait qu’il  commandait à l’hôtesse.

Jean-Bernard se dirigea vers la chambre. Il trouva les escarpins à talons hauts d’Elayna à l’entrée de la pièce, et comme le petit poucet, il suivit et ramassa sur la moquette verte caca d’oie, une veste croisée bleue pure soie, une combinette de soie ton champagne incrustée de dentelle de Calais, un soutien gorge balconnet blanc en maille nid d’abeille à dentelles, un tanga de même couleur et de même dentelles, qui l’avait conduit à la salle de bain.

Elayna était dans la douche. Jean-Bernard déposa les vêtements sur le

canapé Louis XIV en bois sculpté et doré, garni de velours de Gènes. Il attendit quelques minutes. Il scruta la pièce. Yona n’était pas là.