23 avril 2020

suite

A peine le taxi était-il arrivé à leur hôtel qu’un homme obstrua le porche avec un caddie rempli de boites de conserves vides récoltées dans une galerie marchande située à quelques décamètres. Comme en Afrique le commerce des boites d’aluminium  donnaient du travail à certains. L’homme se dégagea après le coup de klaxon et c’est avec stupéfaction que Jean-Bernard sans hésitation reconnu celui qui un quart de siècle plus tôt était à quelques détails près dans la même situation. C’était à Paris dans le quartier Saint-Germain. L’homme en effet voyant s’était précipité vers la porte arrière droite et l’ouvrit. Jean-Bernard sans se presser en descendit et dit.

• Tu n’as pas perdu la main.

L’homme recula de deux pas et rajustant ses lunettes à doubles foyers tout en s’excusant, marmonna.

• Monsieur Géraud.
• Eh oui, Raoul, quelle surprise de te retrouver ici dans la même situation qu’en 1968.

Raoul ne disait rien. Il baissait la tête et fixait ses

chaussures toujours aussi reluisantes qu’un miroir. Il était en costume sombre avec une chemise jaune du jour, car il avait pour lui d’être toujours propre quelque soit les aléas de le vie. C’est ce qui avait plu à Jean-Bernard. Par contre Elayna n’avait pas la même indulgence. Elle pressentait Raoul condescendant et sa voix mielleuse comme un homme en qui on ne pouvait avoir une totale confiance. Et ne s’appelait-il pas Raoul Ganelon. Comme un homonyme, qui avec Charlemagne vint en Espagne et qui s’est tristement rendu célèbre en commandant l’arrière garde de son armée. Le roi lors de son procès dit

« Il m’a  ravi vingt mille de mes Français, et mon neveu que vous ne verrez plus, et Olivier, le preux et le courtois : les douze pairs, il les a trahis pour de l’argent »